Angélique Michaud et Carlo Cuomo, stagiaires en 2015 à Lynch-Bages, entourés par Nicolas Labenne et Laëtitia Rameau
Le baptême de promotion DNO (diplôme national d’œnologue) avait lieu le 4 juillet 2016 au Palais de la Bourse de Bordeaux. Avec, notamment, les stagiaires 2015 de Château Lynch-Bages.
Le baptême de promotion DNO de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) avait lieu lundi 4 juillet au Palais de la Bourse de Bordeaux. L’événement est organisé par l’association des Œnologues de Bordeaux, qui regroupe l’ensemble des titulaires du diplôme national d’œnologue issus de l’école bordelaise (depuis 1957).
Une belle soirée à laquelle ont participé deux stagiaires accueillis à Lynch-Bages en 2015 dans l’équipe de Nicolas Labenne, directeur technique : Angélique Michot, qui a travaillé pendant six mois sur la thématique "souche de levure indigène" en la testant sur le cépage Cabernet Sauvignon ; et Carlo Cuomo, dont l’étude portait sur les blancs de Lynch-Bages : évolution des arômes de vieillissement, essais sur les températures de fermentation et turbidité. Avec pour objectif d’améliorer la typicité.
Carlo a d’ailleurs reçu un prix spécial pour son rapport de stage lors de cette soirée.
Carlo Cuomo, reçoit un prix spécial pour son rapport de stage lors de la remise du diplôme national d’œnologue
Comme le veut la coutume pour les stagiaires accueillis à Pauillac, Angélique et Carlo étaient venus le 30 mars dernier pour présenter les résultats de leurs expérimentations à l’équipe du Château. Une présentation riche d’enseignements, dessinant de nouvelles pistes de travail pour les années à venir.
Bravo à toute la promotion 2015 des Œnologues de Bordeaux !
Plus de 25 ans de voyages avec Cathay Pacific !
La compagnie aérienne Cathay Pacific, sert actuellement dans la première classe de ses avions reliant Hong Kong à Londres, du Lynch-Bages 2004.
Une entente emblématique débutée en 1989…
Jean-Michel Cazes entouré par les équipes de la Cathay Pacific à Hong Kong, mai 2006
A cette époque, Cathay Pacific avait décidé de miser sur les grands vins pour attirer dans ses avions les hommes d’affaires internationaux circulant entre l’Europe et les grandes villes du Sud-Est asiatique, alors en plein boom économique.
Pour marquer sa différence, la compagnie aérienne souhaitait servir en vol des bouteilles d’âge respectable. Son objectif était alors de constituer un stock important de vins en bouteilles sur plusieurs millésimes.
Une verticale de Lynch-Bages dans les stocks de la Cathay
Après des mois d’échanges, un accord fut trouvé pour l’achat par la compagnie de bouteilles de Château Lynch-Bages sur 10 millésimes : de 1980 à 1989. Ainsi, les services financiers d’AXA, la Banque Française du Commerce Extérieur et l’intervention d’un négociant bordelais expérimenté facilitèrent la transaction. De son côté, Cathay Pacific avait quelques exigences. Notamment que son stock soit isolé dans les chais de Lynch-Bages et contrôlé périodiquement. Le notaire de Pauillac fut chargé de cette mission de contrôle des « stocks de la Cathay ».
Comparateur de vols : "Le Lynch-Bages arbitrage"
La première livraison, Lynch-Bages 1980, fut effectuée en 1990. Puis les envois se succédèrent au rythme des besoins exprimés par la compagnie. La confiance s'établit peu à peu et le notaire devint inutile après quelques années. Des relations amicales se sont même développées avec les PDG successifs, qui furent des grands amateurs des vins de Lynch-Bages. Jean-Michel Cazes et Jean-Charles Cazes ont formé à plusieurs reprises les personnels de bord, pour la plupart très étrangers à la culture du vin. Les passagers se sont donné le mot et les avions de Cathay Pacific étaient fréquentés par des amateurs de Lynch-Bages de plus en plus nombreux.
On racontait même que certains habitués de la ligne Londres - Hong Kong compensaient le supplément de prix du billet par rapport à d'autres compagnies par le Lynch-Bages consommé pendant la douzaine d'heures de vol... Subtil calcul, connu sous le nom de "Lynch-Bages arbitrage".
Aujourd'hui passée sous pavillon chinois, la compagnie Cathay Pacific n'a jamais cessé de maintenir son stock de Lynch-Bages à un niveau permettant de servir de façon régulière des millésimes prêts à boire.
Implantée dans tous les grands aéroports d'Asie du Sud-Est, Cathay Pacific a beaucoup aidé Lynch-Bages à pénétrer les marchés de la région et en particulier la Chine continentale. Pour sa part, Lynch-Bages est fier d'avoir contribué à établir le service à bord de la compagnie à un niveau de qualité mondialement reconnue.
A l’occasion du dîner du Ban du Millésime, le mercredi 6 avril 2016 au Palais de la Bourse à Bordeaux, la Commanderie du Bontemps a réuni près de 600 convives. Outre le négoce bordelais, de grands amateurs, des journalistes de la presse internationale et nationale et des acheteurs du monde entier étaient présents ce soir-là pour faire honneur au millésime 2015.
Initié par et pour les négociants membres de la Confrérie et organisée en collaboration avec l’Union des Grands Crus de Bordeaux, le Ban du Millésime rassemble les plus grandes Maisons du négoce bordelais qui convient ce soir-là leurs clients et amis. Quelques Châteaux se joignent à elles pour présenter le nouveau millésime à la presse nationale et internationale au cours d’un dîner qui s’est déroulé cette année pour la première fois au Palais de la Bourse.
Le carnet de bal était bien rempli pour découvrir le millésime 2015. « Certains acheteurs présents n’étaient plus venus depuis 2009 – 2010 », confirme le Grand Maître Emmanuel Cruse. Devant un parterre conquis, Emmanuel Cruse a présenté « un grand millésime, d’une grande pureté et d’une parfaite élégance. »".
Ainsi, malgré une conjoncture économique difficile, Bordeaux réaffirme sa place de leader. Francis Boutemy, président du Grand Cercle Rive Gauche, confirme l’intérêt sur le millésime 2015. « Les importateurs asiatiques et américains sont là et montrent leur satisfaction. »
Emmanuel Cruse, Grand Maître de la Commanderie du Bontemps
« Le meilleur millésime depuis longtemps »
Tous avaient un a priori positif sur le millésime 2015. Mais aujourd’hui, chacun souhaite se forger son opinion propre, discuter avec les propriétaires des Châteaux et les négociants.
Ainsi, pour Dany Pocho, venu en voisin de la Suisse : « Il y a des chefs d’œuvre exceptionnels. C’est un millésime avec une richesse naturelle… Il fallait être un bon viticulteur pour rendre le millésime harmonieux et équilibré. Là était la clé. » Pour Dai Sheng, venu de Wuhan (Chine) : « Fantastique, c’est le meilleur millésime depuis longtemps ! »
Accueil des convives au dîner du Ban du Millésime, place de la Bourse à Bordeaux
La Commanderie du Bontemps de Médoc et des Graves, de Sauternes et de Barsac
La Commanderie du Bontemps est une confrérie viticole. Et pas n’importe laquelle ! Avec ses 315 membres, elle est l’une des plus anciennes et importantes de France. Ainsi, elle célèbre le vin, en perpétue l’univers, les valeurs, l’esprit avec amitié, gaieté et fidélité au terroir. Pour l’anecdote, avant de devenir l’emblème de la Commanderie, le « Bontemps » était un récipient dans lequel le maître de chai battait les œufs destinés au collage et à la clarification du vin ».
A lire également : Lynch-Bages dans l'actualité des primeurs :
De Guillaume le Conquérant à Che Guevara, de l’Irlande à Bordeaux… A l’occasion des festivités de la Saint-Patrick à Château Lynch-Bages, découvrez l’histoire de la famille Lynch.
Extrait du livre Lynch-Bages & Cie, une famille, un vin & 52 recettes.
Jeudi 17 mars 2016, à l’occasion de la Saint-Patrick, le Chef de Château Cordeillan Bages, Jean-Luc Rocha, nous entraîne dans une promenade gourmande aux saveurs de l’Irlande. Un hommage à la famille Lynch et à une saga commencée il y a bien longtemps.
L’histoire débute à la fin du XIe siècle. Guillaume duc de Normandie, dit le Conquérant, coiffe la couronne d’Angleterre dans l’abbaye de Westminster. Quelques descendants de ses compagnons de conquêtes poursuivent leur course vers l’ouest, franchissent la mer et débarquent en Irlande.
Fidèles à leur réputation, ils ravagent le pays et ne sont stoppés dans leur élan que par la mer. Arrivés au bord de l’océan, ils fondent et fortifient la ville de Galway, où ils résistent avec succès aux autochtones gaéliques, les "terribles O’Hara".
Les quatorze tribus de Galway
Devenus commerçants prospères, leurs descendants, les Galway Tribes, les "Tribus de Galway", comme les nomma dédaigneusement Cromwell, dominent la vie de la cité tout au long du Moyen-Age. Elles sont au nombre de quatorze : Kirwan, French, d’Arcy, Martin, Joyce etc… Le nom le plus connu est celui de Lynch, porté par de nombreux maires de la ville et dont on dit, sans vraiment apporter de preuves, qu’il vient d’une famille autrichienne ayant un lien avec Charlemagne.
"Flight of the Wild Geese" (l’envol des oies sauvages)
Pendant les guerres jacobites du XVIIème siècle, les Tribus de Galway se rangent naturellement aux côtés du roi catholique Jacques II, à qui le protestant Guillaume d’Orange dispute le trône d’Angleterre. Ecrasés à la bataille de La Boyne en 1690, des milliers de jeunes catholiques irlandais n’ont d’autre issue que la fuite et l’émigration. Les "oies sauvages" prennent alors leur envol et se dispersent dans le monde entier.
Ernesto Guevara Lynch Les Lynch se sont enfuis jusqu’en Argentine, où Jean-Michel Cazes a rencontré un de leurs descendants, aujourd’hui viticulteur à Mendoza. Son cousin Ernesto Guevara Lynch, né à Rosario en 1928, se laissa pousser les cheveux et la barbe et coiffa le béret. Plus connu par son surnom de "Che", il fit parler de lui bien au-delà de son pays. "Dans les veines de mon fils coule le sang des rebelles irlandais", disait son père.
Dès 1961, John Lynch s’installe à Bordeaux dans le quartier des Chartrons où il devient vite un négociant prospère. Il demande et obtient la nationalité française et épouse une beauté locale, Guillemette Constant. De cette union naît Thomas Lynch, qui épouse à son tour une aristocrate bordelaise, Elisabeth, fille du Trésorier Général de Guyenne Pierre Drouillard, propriétaire de vastes domaines. Leurs fils Jean-Baptiste et Michel feront tous deux de brillantes carrières, Jean-Baptiste comme maire de Bordeaux de 1805 à 1819 et Michel Lynch, maire de Pauillac et membre du Conseil des Cinq Cents, assemblée législative nationale sous le Directoire.
Lynch, ou la fidélité à la couronne
Jean-Baptiste, nommé par l’Empereur Napoléon, le sert fidèlement… pendant quelques années. En 1814, encouragé par les marchands bordelais lassés du marasme économique engendré par les guerres, il est le premier magistrat d’une grande ville française à sauter le pas et à faire allégeance à Louis XVIII.
Le nouveau roi reconnaissant, élève Lynch au rang de Pair de France et donne le titre de « Duc de Bordeaux » à Henri, petit-fils de son frère, le futur Charles X, qui abdiquera le trône en sa faveur en 1830. Agé de 10 ans, éphémère roi de France, le jeune Henri V d’Artois, Comte de Chambord, est alors écarté par les partisans de Louis-Philippe d’Orléans. Le Duc de Bordeaux passera toute sa vie en exil, errant en Europe de pays en pays. En 1851, il s’installe définitivement au Château de Frohsdorf, en Autriche, où en souvenir de ses fidèles partisans, il sert parfois à ses visiteurs le vin de Lynch-Bages.
Message visuel, la fleur de lys qui orne l’étiquette du vin de Château Lynch-Bages, témoigne de la foi royaliste des Lynch et de leur fidélité à la couronne.
Rendez-vous au village de Bages le 17 mars, à 11h30. La fête de la Saint-Patrick 2016 commence par une visite "Portrait" (commentée en français ou anglais) de Château Lynch-Bages, qui appartint aux Lynch de 1749 à 1824. La visite est complétée par une dégustation de quelques-uns des meilleurs vins de la propriété. Avant, au choix, un déjeuner « Saint-Patrick » à Château Cordeillan-Bages ou au Café Lavinal.
Du 18 au 22 janvier 2016, Massimo Giudici et Tommaso Martignon, maîtres tailleurs de la société italienne Simonit&Sirch sont intervenus auprès des équipes de Château Lynch-Bages. L’objectif : préparer la période hivernale.
Dans le vignoble de Lynch-Bages, l’heure est à la taille de la vigne. Un long travail, précis et minutieux, qui s’étale sur 3 à 4 mois et a commencé le 19 novembre dernier.
Cette année, le directeur technique Nicolas Labenne a fait appel à la société Simonit&Sirch. Ainsi, Massimo et Tommaso interviennent régulièrement auprès des vignerons, pour des formations et un suivi personnalisé de chacun.
Pourquoi des tailleurs italiens "à la baguette" ? "Ils sont spécialistes de la taille Guyot-Poussard, explique Nicolas Labenne. Ce système de taille est basé sur le respect des trajets de sève de la vigne. Il permet de préserver la longévité du vignoble, en limitant par exemple l’apparition de maladies du bois telles que l’Esca."
Ainsi, il s’agit ici de réfléchir la taille pour pérenniser la vigne : éviter les conséquences d’une plaie de taille, la formation de cônes de dessèchement, les phénomènes d’abandon, etc. Taille à deux porteurs et une baguette, cette technique alternative demande aux équipes du Château un sens aigu de l’observation, pour adapter la taille à la vigueur de chaque cep. Les maîtres tailleurs Massimo et Tommaso accompagneront chacun jusqu’à l’embourgeonnement.
Jean-Charles Cazes anime une Masterclass Decanter à Shanghai.
Invités par le célèbre magazine Decanter à Shanghai, les amateurs de Bordeaux ont investi l’hôtel Ritz-Carlton de Pudong le 28 novembre 2015 pour déguster quelques millésimes de Château Lynch-Bages et Château Ormes de Pez. Après une présentation générale des vins des Domaines Jean-Michel Cazes, Jean-Charles Cazes s’est attardé sur Château Ormes de Pez. Il a invité les passionnés présents à reconnaître la maturité exceptionnelle du Cabernet Sauvignon, le comparant au 2005, qui « a montré des niveaux similaires d’acidité mais moins de tanins et un peu moins d’alcool. »
Après cette introduction, l’auditoire s’est dirigé vers Pauillac, « royaume du Cabernet Sauvignon ». Jean-Charles Cazes est revenu sur l’histoire de la ville et de ses vignobles, notamment le rôle de Michel Lynch en tant que maire pendant la Révolution française.
« Le millésime 2000 est l’un des plus grands de Lynch-Bages. Il a atteint un équilibre parfait, et se bonifie encore en bouteille »
Les millésimes 2000, 2005, 2009 et 2010 de Château Lynch-Bages ont été dégustés et détaillés. Le public a ainsi apprécié un « 2005 parfaitement équilibré, marqué par la fraîcheur, la vivacité et l’acidité et un alcool bien intégré », puis des millésimes 2009 et 2010 très différents en bouche mais d’une puissance comparable.
Lynch-Bages, acteur d’opéra ?
Pendant sa présentation, Jean-Charles Cazes a glissé une diapositive surprise. Pour la petite histoire, Lynch-Bages est connu en Chine sous le nom de « Lan Chi Pat », vocable qui se trouve être le patronyme d’un célèbre acteur d’opéra cantonais du XXe siècle. Une sympathique association phonétique !
Merci au magazine Decanter et aux passionnés de Bordeaux à Shanghai pour leur participation à cette Masterclass mémorable !
Angélique, Zoé, Carlo et Alexis. Pour une durée de six mois ou trois ans, pour s’immerger dans la vie d’un grand cru ou réaliser des innovations pointues, en provenance d’autres régions françaises, d’Italie ou de Chine, ils sont actuellement en stage à Château Lynch-Bages au sein de l’équipe technique de Nicolas Labenne. Points de vue croisés.
Angélique l’auvergnate et Carlo, l’italien originaire de Taurasi près de Naples, sont tous deux étudiants à l’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin) de Bordeaux, où ils préparent le diplôme national d’œnologie (DNO). Arrivés en juin 2015 à Château Lynch-Bages, ils ont d’abord participé à la viticulture jusqu’en août avant, jusqu’à décembre, d’être au cœur de leur futur métier : l’œnologie.
« Le choix du thème de stage est très important, explique Nicolas Labenne. Il est choisi au départ, de concert avec les étudiants, leur professeur tuteur et nous ; en fonction de nos problématiques techniques, des idées d’innovation, des programmes de l’école bien sûr et des moyens nécessaires pour leur mise en œuvre. »
Carlo a choisi de se consacrer à la vinification des blancs, autour de deux problématiques : d’une part, l’étude de l’influence de la turbidité* sur la typicité aromatique. D’autre part, l’influence de la température de fermentation en barrique. Angélique étudie la potentialité d’une souche de levure indigène.
Pour les blancs, sujet de Carlo, les objectifs du maître de stage sont clairs : améliorer l’expression aromatique et lutter contre le vieillissement prématuré en bouteille. Pour les rouges, et plus précisément le cabernet-sauvignon, l’objectif est de donner plus de typicité, de caractère local. Pour ce dernier thème de recherche mené par Angélique, l’équipe technique a ainsi créé des réplicas, avec des petites cuves inox à Lynch-Bages et Château Ormes de Pez. « L’ISVV fournit par ailleurs un support analytique, avec le soutien des professeurs », apprécie le directeur technique.
* ou la teneur d'un fluide en matières qui le troublent et sa capacité à diffuser ou absorber la lumière incidente.
Restitution du travail à l’équipe
À Lynch-Bages, les stagiaires sont intégrés à l’équipe, dans toutes les phases du travail. « Ils sont aussi en contact avec les prises de décision », ajoute Nicolas, pour qui les missions confiées aux stagiaires « doivent nous permettre d’avancer. »
En fin de stage, les étudiants rédigent un mémoire et détaillent leur expérimentation lors d’une soutenance. Si Nicolas Labenne est membre de ces jurys – « mais pas de nos stagiaires », précise-t-il, la soutenance du mémoire n’est pas la dernière étape. « Je leur demande systématiquement de revenir nous voir et de présenter leur mémoire, comme ils le font pour obtenir leur diplôme, à toute l’équipe qui les a accueillis. Un moment toujours convivial et instructif ! »
Angélique, Zoé, Carlo, Alexis… et avant eux le champenois Geoffrey et la danoise Lisa. Le millésime 2015 des stagiaires de Lynch-Bages est des plus prometteurs. L’équipe technique de Nicolas Labenne accueillera l’année prochaine, comme tous les ans, quatre à six nouveaux passionnés pour, ensemble, évoluer.
Ce qu’ils pensent de leur stage
Alexis : "Fils de viticulteur et passionné depuis mon plus jeune âge, j'ai appris que chaque Grand Vin est à l'origine du travail mené par une famille. Et c'est aujourd'hui au Château Lynch Bages que je retrouve cet esprit familial qui me semble important dans mon métier."
Angélique :"Je suis heureuse d'avoir choisi le Château Lynch-Bages pour mon stage car j’apprends à faire du grand vin avec une équipe formidable possédant le savoir-faire et le sens pédagogique nécessaire pour se sentir bien quotidiennement."
Zoé : « How to express my feeling about Château Lynch-Bages? I have to say, everytime when I stand on the road with trees which is in front of the chateau, it's breezing, the words in my mind are: "sans toi les émotions d'aujourd'hui ne seraient que la peau morte des émotions d'autrefois." My experience here is absolutely unforgettable and amazing! »* En référence au film Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain - Voir la scène ci-dessous
Carlo : "Cette expérience me permet d'avoir une vision complète du processus de production et de bien comprendre la philosophie et le style de ce grand Pauillac. Grâce à la disponibilité de l'équipe technique, à leurs conseils et explications, j'ai pu bien comprendre tout le travail qu'il y a derrière une grande bouteille et tout ça dans une ambiance amicale et de grande ouverture d'esprit. Je ne pouvais pas souhaiter mieux!"
Réserves hydriques dans la norme, maturité rare des Merlots… Du bourgeon à la cuve, les chiffres du millésime 2015 de Château Lynch-Bages.
354 mm de précipitations
Les précipitations enregistrées entre novembre 2014 et février 2015 sont dans la normale trentenaire (364 mm). L’hiver a permis de reconstituer les réserves hydriques du sol. Les mois de mai, juin et juillet, historiquement chauds et secs en Gironde, ont amenuisé progressivement ces réserves, avec un arrêt de croissance végétatif relativement précoce pour la vigne.
18 mars : premiers bourgeons
Le débourrement des premiers Cabernet Sauvignon a débuté mi-mars à Lynch-Bages. C’est légèrement précoce. Mais le débourrement, homogène, s’est déroulé dans de bonnes conditions climatiques, assurant à la vigne un développement végétatif prospère.
23 mai : première fleur observée dans le vignoble
La floraison a débuté fin mai. Quant à la véraison, elle s’est déroulée à partir du 21 juillet, soit avec 4 à 5 jours d’avance sur 2014.
9 septembre : début des vendanges
Les vendanges ont débuté avec les blancs (Muscadelle). Pour les rouges, c’était le 17 septembre avec les Merlots (environ 10 hectares).
13,5 % en alcool potentiel : les Merlots au naturel
13,5 % en alcool potentiel dans les quatre premières cuves de Merlot, remplies les 17 et 18 septembre par deux équipes de cinquante personnes... Une maturité exceptionnelle.
2015 : une production équilibrée
Des rendements satisfaisants sur les vieux Merlot, conséquence d’une bonne floraison et des Cabernet Sauvignon d'une production très équilibrée entre la richesse des pellicules et le volume de jus des baies, profitant au mieux de la belle 2eme décade de septembre.
Le 19 juin 2015, un groupe de jeunes de Hong-Kong a été reçu à Pauillac dans le cadre d’un échange scolaire et culturel organisé depuis 8 ans par l’Alliance Lan Chi Pat.
Après la visite de dix collégiens médocains en Asie au mois d’octobre, dix jeunes hongkongais ont visité la France à partir du 19 juin. Comme chaque année au printemps, Lynch-Bages a accueilli ces élèves accompagnés de deux professeurs de la Lan Chi Pat Memorial Secondary School, de Tseung Kwan, ville des nouveaux territoires de Hong Kong.
L’Alliance Lan Chi Pat, qui organise cet échange avec le collège Saint-Jean de Pauillac, a été créée il y a 8 ans sous l’impulsion de Jean-Michel Cazes. Lynch-Bages et cette école étaient faits pour se rencontrer : le nom « Lan Chi Pat » désigne Lynch-Bages à Hong Kong, du fait de la difficulté de prononciation du nom original !
Convivialité et découvertes
Encadrés par Hélène et Pauline, les jeunes hongkongais ont visité la France, en commençant par le Médoc et Lynch-Bages où ils ont appris les étapes de l’élaboration du vin. Ils logeaient à Lynch-Bages dans notre « petit château », et ont dîné au Café Lavinal avec leurs camarades français.
Après cette journée gastronomique, ils ont passé le week-end avec les familles de leurs correspondants et visité Pauillac et le Bassin d’Arcachon. Une semaine riche en découvertes les a amenés tour à tour au Zoo de La Palmyre, à Bordeaux, sur la dune du Pyla et la route des châteaux. Le voyage s’est achevé par la fête de fin d’année des 3èmes au collège, avant une dernière escapade à Paris et Versailles.
L’échange culturel au cœur du voyage
Les parents d’élèves français ont organisé un cocktail dans la salle des vendanges de Lynch-Bages. Les élèves de Lan Chi Pat, qui tient son nom d’un grand compositeur cantonais, y ont fait la démonstration de leurs talents. Ils ont ainsi présenté un show musical en costumes traditionnels de l’opéra chinois, provenant de la collection de l’école. Une deuxième représentation a eu lieu au Château Clerc Milon de Pauillac dans le cadre du diner du Rotary Club du Médoc.
L’origine de l’Alliance Lan Chi Pat
En 2007, Jean-Michel Cazes se lie d’amitié avec la directrice de la Lan Chi Pat Memorial Secondary School, Shi Fung-Ling et ils mettent ensemble en place cet échange scolaire. L’école de Hong Kong accueille des élèves de 11 à 18 ans. Elle met l’accent sur l’opéra et la musique et possède une superbe collection de costumes et d’instruments. Du côté français, l’échange est destiné à des élèves de 15 ans, scolarisés au collège Saint-Jean, voisin de Lynch-Bages et spécialisé dans les langues étrangères. L’opération est soutenue par la commanderie de Bordeaux et Cathay Pacific Airways ; Plus de 100 élèves en ont bénéficié depuis 2008.
Après avoir cartographié l’ensemble du vignoble avec un géo-référencement au centimètre près, Lynch-Bages pratique aujourd’hui la fertilisation géoréférencée sur l’ensemble de la propriété. Explications sur cette innovation technologique avec Nicolas Labenne, directeur technique du Château Lynch-Bages.
Cette année, le Château Lynch-Bages innove de nouveau avec la fertilisation géolocalisée de son vignoble. De quoi s’agit-il ?
Nicolas Labenne : « Notre connaissance fine du vignoble et l’innovation technologique nous permettent aujourd’hui de pratiquer une viticulture de précision. Ainsi, nous modulons désormais l’épandage des doses d’amendements organiques et minéraux sur l’ensemble du vignoble avec la possibilité de fractionner des zones d’application inférieure à 5 mètres. Cette opération présente deux avantages : réduire les apports – de 15 à 20 % - et, surtout, mieux les répartir selon les besoins de chaque zone prédéfinie. »
Pourquoi ce pas peut-il être franchi aujourd’hui ?
NL : « C’est le résultat d’un travail démarré en 2009, avec une étude de résistivité et de potentialité des sols notamment. Il s’agissait de mesurer l’hétérogénéité intra-parcellaire de notre vignoble. De ce long travail de cartographie, enrichi d’analyses propres au végétal, nous avons défini cinq grandes classes de terroirs aux potentiels qualitatifs différents au sein de la propriété. Nous avons utilisé cette connaissance dès 2009, pour créer un découpage d’une trentaine de sous-zones de récolte afin de réaliser des vendanges sélectives. Aujourd’hui, avec les avancées technologiques de nos partenaires, nous franchissons une nouvelle étape et entrons dans la viticulture de précision, avec des applications comme la fertilisation géolocalisée. »
Quels sont les avantages pour le vignoble et, in fine, pour le vin ?
NL : « On est ici dans le détail. Et c’est une multitude de détails qui fait la qualité d’un vin. Les applications déjà réalisées commencent à livrer leurs premiers résultats, comme une meilleure homogénéité du végétal et, ensuite, une constitution du moût avec notamment des taux d’acidité plus stables et une meilleure concentration en sucres. L’impact est aussi environnemental : cette viticulture, plus judicieuse et précise, nous permet un suivi optimal et un développement durable pour le Château. Elle permet par exemple, des économies d’intrants, y compris bientôt pour les traitements phytosanitaires, mais aussi de mieux gérer le renouvellement du vignoble et son homogénéité à long terme. »
La viticulture de précision à Lynch-Bages, en bref
Étape 1 : observation
Pour mieux connaître le vignoble, Lynch-Bages établit depuis 2009 un géo-référencement détaillé de son vignoble (rangs, orientation, longueur, surface réellement plantée, etc.), avec satellites, drones et GPS.
Étape 2 : caractérisation
À l’aide des données recueillies, qui ont mis en évidence une grande variabilité du vignoble, un nouveau zonage intra-parcellaire est effectué.
Étape 3 : préconisation
Effeuillage, fertilisation, renouvellement, etc. La stratégie de viticulture de la propriété est entièrement revue et optimisée.
Étape 4 : mise en œuvre
Les premiers essais de fertilisation géolocalisée sont effectués en 2012. Avec la carte géo référencée insérée dans le GPS du tracteur, les intrants sont régulés, soit par variation du débit de l’épandeur (apports minéraux), soit par variation de la vitesse d’avancement du tracteur (compost végétal naturel). C’est tout le cycle de production (adaptation des effeuillages, renouvellement, vendanges sélectives, etc.) qui profite de l’innovation.